Pourquoi La Belle Equipe ?


la belle equipe (logo tiré de l'affiche du film)

Pourquoi La Belle Equipe ?

La Belle Equipe est bien évidemment un film de Julien Duvivier.

Lorsqu’il nous a fallu trouver un nom pour ce site, celui-ci s’est très vite imposé car il résume parfaitement ce que nous souhaitons mettre en avant ici en ce qui concerne le cinéma français de cette époque.

Outre le fait qu’il s’agit du film emblématique du Front Populaire (donc symbole d’espoir, de solidarité, d’amitié entre les peuples à une époque où l’Histoire mondiale est en train de basculer depuis l’avènement d’Hitler en 1933), La Belle Equipe, pour nous, signifie également cette belle équipe du cinéma français d’avant la Nouvelle Vague, c’est-à-dire d’avant la politique des auteurs et ses dérives.

En effet, nous pensons que la réussite d’un film est due au réalisateur bien évidemment, mais aussi à ses collaborateurs. Nous pensons qu’un réalisateur mal entouré ne peut mettre en scène un bon film. Cela semble une lapalissade, mais il est bon de le répéter. Que les meilleurs films de cette époque sont dûs au talent du réalisateur, mais aussi à celui de son chef opérateur, de son scénariste, de sa distribution, etc.

Les meilleurs réalisateurs français ont donc su bien s’entourer. Ils n’ont pas mis en scène leurs films, tel un démiurge, en ayant tout prévu de manière à ce que leurs techniciens ne soient que des simples exécutants. Le croire est une insulte aux talents des grands techniciens de notre cinéma.

Le cinéma est une affaire collective qu’on le veuille ou non et le nier nous semble un véritable non-sens.

C’est donc pour rendre hommage à cette aventure collective que fut le cinéma français des années 20 aux années 50 que nous avons créé ce site.

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Pourquoi l’âge d’or du cinéma français ?

N’y voyez aucune tentative de polémiquer sur l’avant ou après Nouvelle Vague. Simplement, il est indéniable qu’il y avait une manière de faire du cinéma en France à partir des années 20 qui s’est peu à peu perdu au fil des années 50 (même s’il est vrai que le cinéma français au cours des années 50 s’est souvent atrophié). Non pas qu’en suite il n’y a plus eu de bons films, de bons cinéastes, il y en a eu beaucoup, mais c’était un autre style de cinéma qui nous parait moins intéressant de défendre, car ses thuriféraires sont nombreux. Alors que nous sommes trop peu à défendre le cinéma d’avant-guerre et d’après-guerre. D’ailleurs,  remercions Paul Vecchiali et son Encinéclopédie.

Surtout plus le temps passe et plus tout un pan du cinéma français est en train de disparaître.

Beaucoup de films que nous évoquerons deviennent de plus en plus invisibles, en dehors d’une projection éphémère à la Cinémathèque Française ou lors du ciné-club de Patrick Brion sur France 3. (Patrick Brion sans qui nous ne serions sans doute pas là pour défendre ce cinéma. Une pensée également pour le ciné-club que présentait Claude-Jean Philippe dans les années 80 sur Antenne 2). Nous en profitons pour regretter qu’en dehors d’Arte, aucune chaîne de télévision ne diffuse à un horaire adéquat un film en noir et blanc (alors, français des années 30/40 n’en parlons même pas). Or ces films n’étant plus vus et n’étant pas défendu par la majeure partie de la critique de cinéma, ils finissent par devenir invisibles.

En effet, il reste encore beaucoup de grands films de cette époque qui ne sont pas disponibles en DVD sans parler de Blu-ray…

Souvent à cause de dommages causés aux négatifs de ces films ou par manque d’audace de la part des distributeurs qui possèdent les droits de ces films dans leur catalogue. Nous sommes bien placés pour savoir que les grands distributeurs de vidéos en France sont plus préoccupés par leur chiffre d’affaires que par la notion de patrimoine et lorsqu’ils acceptent d’éditer ou de rééditer un film, ils le font souvent à la va-vite sans se donner les moyens de mettre en valeur le film. Et quand ils le font, ils osent parfois le sortir dans une restauration qui laisse à désirer…

Mais se pose également les problèmes de droits qui peuvent bloquer l’édition d’un film en DVD.

Ainsi, La Belle Equipe, le film de Julien Duvivier, n’a jamais édité en DVD à cause d’un litige opposant l’héritier de Julien Duvivier, Christian Duvivier à René Chateau, le distributeur bien connu des cinéphiles, qui souhaitait exploiter le film dans la version refusée par le cinéaste (avec sa fin optimiste). Cf cette page sur le blog (d’ailleurs très recommandable) de Laurent Bigot : Pourquoi ce film n’est plus diffusé à la télévision et pas édité en DVD ?

Depuis l’écriture de ce texte, La Belle Equipe a été restaurée et éditée en Blu-ray/DVD par Pathé au printemps 2016 (cf la critique DVDClassik).

Malheureusement, c’est pour toutes ces raisons que ce cinéma-là est en train de disparaître de notre mémoire collective, ce qui nous paraît intolérable.

Aussi, c’est avec nos modestes moyens que nous avons créé ce site de manière à permettre à ce cinéma d’exister encore un petit peu grâce à Internet.

Pour commencer, nous mettrons en ligne des articles principalement de la période d’avant-guerre (ou plutôt l’Entre-deux guerres), c’est-à-dire des années 20 (représentant l’âge d’or du muet) et des années 30 (témoignant du début du parlant jusqu’à l’apogée d’un certain type de cinéma français à la fin des années 30 et durant la période 39-45).

Puis dans un deuxième temps, nous élargirons à la fin des années 40 et aux années 50.

Nous espérons que vous serez aussi sensible que nous aux divers charmes de ce cinéma-là et peut-être aurez-vous envie de (re)découvrir certains films évoqués.

La Belle Equipe de Julien Duvivier (extrait)