Le Salaire de la peur de H-G Clouzot (L’Ecran Français 1951)


L’année 2017 est, pour tout amateur de cinéma français classique, incontestablement l’année Clouzot. En effet, nous venons de fêter lundi dernier le 110° anniversaire de sa naissance (et le 40°anniversaire de sa mort, c’était le 12 janvier dernier). A cette occasion, est organisée toute une série de manifestation qui cumule cet automne avec une exposition dans la Galerie des Donateurs à La Cinémathèque française (jusqu’en juin 2018) en parallèle avec la rétrospective de son oeuvre (jusqu’au 26 novembre 2017) : Le Mystère Clouzot.

Pour plus de renseignements sur les événements liés à Clouzot, reportez-vous sur le site dédié ici : https://www.clouzot.org.

Signalons que les films ressortent en version restaurée en salles également comme à Paris (cf ici).

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Bien sûr, à notre modeste niveau, nous voulions, nous aussi, rendre hommage à l’un des plus grands réalisateurs français et le faire selon le propos de ce site, c’est-à-dire en reproduisant des articles d’époque liés aux films de Henri-Georges Clouzot.

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Nous avons déjà mis en ligne un post sur Le Corbeau de 1943 :

Le Corbeau de H-G Clouzot (1943)

Ainsi qu’un autre sur Quai des Orfèvres de 1947 :

Quai des orfèvres de H-G Clouzot (L’Ecran Français 1947)

Puis sur Manon de 1949 :

Manon de H-G Clouzot (L’Ecran Français 1949)

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Maintenant, nous nous intéressons à l’un des plus grands succès à l’international de Clouzot, Le Salaire de la peur, pour lequel il reçut l’Ours d’Or à Berlin et la Palme d’Or du Festival de Cannes (grand prix du Festival international du film) en 1953 (dont le président était Jean Cocteau).

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Adapté d’un roman de Georges Arnaud, c’est ce film qui relança la carrière de Yves Montand et offrit à Charles Vanel le prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1953.

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Nous n’avons trouvé qu’un seul article sur ce film dans L’Ecran Français, ce qui s’explique facilement par le fait que cette revue vivait ses dernières heures avant de finir absorbé par Les Lettres Françaises, qui l’avait abrité au tout début dans la clandestinité à la fin de la guerre. Le dernier numéro de l’Ecran Français fût publié le 12 mars 1952.

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Mais pour compléter ce post, nous avons trouvé un article révélateur de l’époque paru dans La Revue des travailleuses de mai-juin 1953 qui relève bien sûr le sous-texte du film expliquant pourquoi les américains bondirent à sa projection à Cannes (à lire ici) et pour contrebalancer une critique virulente d’Henri Agel paru dans Etudes (à lire ).

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Nous allons maintenant délaisser un peu la carrière de Clouzot, en espérant que nos posts de ce mois de novembre vous ont intéressé.

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Bonne lecture !

 

Sous l’oeil lucide de Clouzot, Yves Montand apprend à conduire un « dix tonnes »

paru dans L’Ecran Français du 21 mars 1951

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

Grand et dégingandé, un foulard noué à l’apache autour du cou, en maillot de corps et pantalon kaki, Yves Montand conduit en casse-cou un « dix tonnes » au milieu des fondrières de Camargue…
Des gerbes d’eau et de gas-oil ont jailli à vingt mètres. Le sympathique acteur saute de la cabine, mais la voix retentit dans le haut-parleur :
Coupez !…

Et, le panama en bataille, l’oeil enflammé derrière ses verres noirs, son éternelle pipette à la bouche, Clouzot s’avance d’un pas vif :
On peut faire mieux Yves !…

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

Mais la suite se perd dans un dialogue que ponctuent des gestes d’explication du grand metteur en scène, et Yves, toujours souriant, le visage brûlé de soleil, remonte d’un bond dans son poids lourd.
Car Yves Montand, qui sera avec Charles Vanel la vedette du Salaire de la peur, le nouveau film de Clouzot, y tiendra le rôle d’un « demi-sel » et conduira un camion chargé de nitro-glycérine destinée à sauver un puits de pétrole.

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

Le film se passe quelque part en Amérique du Sud. Mais c’est en Camargue, à quelques kilomètres de Saint-Gilles, que l’auteur de Manon et du Corbeau a reconstitué le décor exotique du village de «Las Piedras».

En un mois, dans un lieu désertique que les gens du pays appellent « le village nègre », et où, sous Vichy, furent parquées quelques familles de gitans, des palmiers immenses sont sortis de terre, des touffes de cactus géants ont poussé, et un village-champignon est né, avec ses façades éblouissantes de blancheur, ses cafés « La Palmera », « El Corsario Negro », sa peluquería (coiffeur), son garage, son marché, ses bœufs et ses bourricots.

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

On tourne déjà au bout du village achevé, tandis qu’à l’autre extrémité, les ouvriers se hâtent encore de construire un building dont la silhouette métallique se détache très haut dans le ciel clair.

 

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

Des centaines de figurants, gitans et gens de couleur, ont été engagés pour la manifestation qui doit se dérouler dans une cité du pétrole.

On murmure que, finalement, ces magnifiques décors seront voués aux flammes, un incendie devant ravager le village.

 

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

En attendant, quand il ne conduit pas, Yves Montand déguste avec Charles Vanel un cognac (« du vrai», dit Charles en claquant la langue) à la terrasse du « Corsario Negro », sur lequel quatre énormes réflecteurs concentrent tous les feux d’un soleil légendaire.

Un marchand de fruits et de glaces passe en poussant sa petite charrette, et criant, sur un air infiniment mélancolique, sa chanson des rues.

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

Malgré les projecteurs, le camion du son, la nuée de techniciens qui s’agitent autour de Clouzot, dans la grande chaleur du Midi, cette complainte crée à elle seule une atmosphère étrange, d’un exotisme surprenant ; et si soudain, on n’entendait mugir un taureau de Camargue, on se croirait à l’autre bout du monde.

Max Allier

L'Ecran Français du 21 mars 1951

L’Ecran Français du 21 mars 1951

 

Un grand film français couronné à Cannes : LE SALAIRE DE LA PEUR

paru dans le numéro La Revue des travailleuses (bulletin confédéral des femmes CGT-FSM) daté de mai-juin 1953

La Revue des travailleuses de mai-juin 1953

La Revue des travailleuses de mai-juin 1953

 

Dès que Jo appuie avec une solennité mesurée sur le démarreur, dès que le lourd camion s’ébranle lentement, le spectateur, jusqu’ici intéressé, est littéralement arraché de son siège et transporté sur celui du camion. Et tout au long de ce voyage de cauchemar, il restera assis aux côtés de Jo et Mario dans une atmosphère d’angoisse rarement atteinte jusqu’ici au cinéma.

Cet art du « suspense » comme on dit à Hollywood (qui est plus ou moins malsain, d’ailleurs), cette manière d’amener une émotion, de laisser en « suspens » le spectateur haletant, fera pâlir de jalousie les plus exigeants des réalisateurs américains. Disons que ce n’est pas là la raison essentielle des grincements de dents des Américains à Cannes.

Car le Salaire de la peur, présenté au festival du cinéma de Cannes fit du bruit. Et il faut ici féliciter les juges et surtout leur président, Jean Cocteau en l’occurrence, de n’avoir pas cédé aux pressions multiples exercées sur eux au sujet de ce film qui remporta le grand prix de Cannes.

Pourquoi ce bruit ? Par le sujet que traite ce grand film.

En Amérique du Sud, en plein désert, avec l’avion (au prix de transport extrêmement coûteux), comme seule liaison avec le reste du monde, autour d’une société pétrolière américaine, la S.O.C., s’est implanté un village.

Avec une morgue et un mépris extraordinaires vis-à-vis des habitants, les Américains se sont enfermés dans leur enclave, régnant en maîtres sur le reste de la région. Dans leur aversion des gens de couleur se trouve englobé un lot de blancs, des ratés, des épaves humaines de toute nationalité, échoués là on ne sait trop comment. Parmi eux, un Français : Mario (Yves Montand).

Le rêve, l’obsession de ce petit groupe de déclassés, est de trouver un travail quelconque qui leur permettra de se payer une place d’avion pour s’évader de cet enfer où ils meurent, petit à petit. Mario trahira l’amitié d’un maçon italien (Folco Lulli) et l’amour d’une petite bonne (Vera Clouzot) pour s’attacher à Jo, un dur de Paris (Charles Vanel), venu là par hasard, ayant eu juste le temps, pour échapper à la police, de prendre avec ses derniers sous le premier avion en partance. Lorsqu’il apprendra que le grand responsable de la S.O.C. est un de ses amis, gangster américain, Jo croira être sauvé. Mais son copain, passé de l’autre côté de la barricade ne voudra rien faire pour lui.

Pourtant un espoir : un puits de pétrole, à 500 kilomètres de là vient de prendre feu. Pour l’éteindre un seul moyen : une explosion à la nitro-glycérine seule assez puissante pour souffler l’incendie. Afin d’amener ce produit liquide et extrêmement délicat à manipuler, deux camions partiront. Chacun des arrivants touchera 2.000 dollars, c’est-à-dire de quoi acquérir très largement une place d’avion. C’est la ruée pour ce voyage… mais quatre hommes seulement seront désignés.

Ce sont Mario et Jo (ce dernier en trichant) et, d’autre part, Luigi le maçon italien et Bimbra, un anti-fasciste, les deux seuls ouvriers de la bande, les deux seuls qui travaillent.

La Revue des travailleuses de mai-juin 1953

La Revue des travailleuses de mai-juin 1953

Et c’est le départ de ce voyage hallucinant où chaque tour de roue, chaque heurt risque de désintégrer camions et occupants. Jo, le dur de dur, s’effondrera, la peur faisant de lui une loque. Et Mario, comprenant vaguement les qualités humaines de l’autre équipage se rapprochera d’eux méprisant Jo, dégonflé. Mais le premier camion sautera. Mario reste seul avec Jo. Lui broyant accidentellement les jambes, Mario se raccroche à Jo mourant, car il ne veut pas rester seul. Il parviendra au but, mais Jo sera mort. Reposé, possédant une petite fortune, Mario, ivre de joie, délivré de ce voyage hallucinant, faisant des imprudences lors du voyage de retour, se tuera bêtement.

Le seul gagnant de tout ce drame reste la société pétrolière américaine !

Voilà en gros qui vous fera mieux comprendre la réaction des représentants des U.S.A. à Cannes.

La Revue des travailleuses de mai-juin 1953

La Revue des travailleuses de mai-juin 1953

Oser dire d’un trust que les hommes (quels qu’ils soient d’ailleurs) ne comptent pas… c’est « shocking » ! Comme ils auraient préféré un film de « cocufiage » quelconque à ce film qui, bien que noir, vibre de qualités humaines vraies.

Un seul exemple : c’est lorsque sur la route le maçon et l’anti-fasciste risquent leur vie, font sauter le bloc de pierres qui barrait le chemin, mettant fin à tout espoir de réussite, donc de départ. Après l’explosion, brisé par les émotions, Mario se joindra à Luigi et Bimba pour uriner laissant Jo dans une solitude méprisante.

Non seulement, cette scène détend, mais elle est profondément vraie et humaine. Cet acte de mépris est plus écrasant que les gifles données auparavant à Jo par Mario.

C’est pour des raisons de ce genre, parce que les deux êtres propres et vraiment courageux sont des travailleurs, parce que ses businessmen américains sont conformes à la réalité que Clouzot donne toute sa valeur au film qui n’aurait pu être qu’un simple film d’aventures plus ou moins noir.

En un mot, c’est parce que ce film dénonce un certain état de fait, qu’il s’élève au-dessus d’un autre qui aurait pu être aussi bien interprété, aussi bien monté et tout aussi haletant.

Pierre Delmotte

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Pour terminer, il nous a paru intéressant de mettre en ligne cet article de Henri Agel très critique sur Le Salaire de la peur paru dans la prestigieuse revue Etudes que l’on pourrait résumer par cette phrase : “La stratégie esthétique et dramatique de Clouzot est celle de l’agressivité, pire, du viol mental, du traumatisme imposé méthodiquement à coups de boutoir” !

LIGNES DE VIE ET LIGNES DE MORT DU CINÉMA FRANÇAIS

paru dans Etudes d’avril 1953

Etudes d'avril 1953

Etudes d’avril 1953

Le meilleur et le pire : telle est la moisson de cette année, que le Festival de Cannes semble avoir condensée.. Mais ce qui est grave, c’est que la critique « spécialisée » ne semble pas toujours voir où est le pire : elle a accueilli avec la même chaleur le Carrosse d’or de Renoir et les Belles de Nuit de René Clair, les Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati et le Salaire de la Peur de Clouzot. Le film de René Clair et celui de Clouzot ont même obtenu des consécrations officielles. Quant au public, s’il rit beaucoup aux gags de Jacques Tati, il est visible que la portée de M. Hulot lui échappe.
Tout autant, d’ailleurs, que le message du Carrosse d’or et la beauté d’automne doré des « aquarelles » de Renoir. Seuls, les jeunes (eux qui, partout, en France et dans le monde, forment la constellation des vrais fidèles du septième art) ont compris où était la vérité, où l’artifice. Pour reprendre un mot. à la mode dans le milieu littéraire, ils ont « démystifié » les Belles de Nuit et le Salaire de la Peur, reconnu en Jean Renoir le plus jeune des metteurs en scène français, salué en Jacques Tati un moment de l’histoire du cinéma.

(…)

Pour Clouzot, le problème est beaucoup plus complexe : on attend beaucoup, au moins sur le plan de la vigueur et du réalisme social, de l’auteur du Corbeau et de Quai des Orfèvres.
Il est vrai que la pesante et laborieuse Manon justifiait bien quelques inquiétudes. Mais comment expliquer que l’adaptation du livre de Georges Arnaudle Salaire de la Peurpuisse apparaître aux uns comme un des films les plus extérieurs, les plus chargés d’effets et de rhétorique qu’on ose imaginer, tandis que les autres voient là un des chefs-d’oeuvre du cinéma français ?

Relisons le livre : certes, il est lui aussi assez « fabriqué », au moins dans ses deux premiers tiers. Nous sommes loin de la brutalité vraie de Steinbeck ou de Hemingway. Mais la dernière partie atteint à une noire beauté. Le tragique est celui de l’intimisme psychologique, tout autant que de la fatalité. Le choc des images, la densité crispée du style, le rythme dur, haussent le récit jusqu’à l’épopée.

On sait que l’histoire relate l’aventure apocalyptique de quatre hommes qui doivent conduire, sur deux camions, une certaine quantité de nitro-glycérine destinée, à arrêter l’incendie d’un puits de pétrole situé à 500 kilomètres de leur point de départ. Nous les voyons partir d’une sorte d’enfer exotique perdu dans les espaces pestilentiels du Guatemala. Tous quatre sont des « damnés de la terre » et c’est leur dernière chance qu’ils jouent dans ce voyage hérissé d’obstacles inhumains, soumis à la menace, constante d’être volatilisés en quelques secondes. « Tant qu’il y a du squelette, il y a de l’espoir ; reste du moins une forme humaine… Tandis que cette boue qui se dispersera !… »

Nous partageons les affres d’une des équipes. L’autre, d’ailleurs, sautera en cours de route. Un des deux conducteurs parvient à « tenir le coup ». Le second, un faux « dur», est tenaillé dès le départ par une panique atroce qui en fera bientôt une chiffe, sans autre réflexe que la peur des coups et une écrasante force d’inertie. On dirait que cette peur expose davantage l’homme à la fatalité. La jambe broyée par le camion au cours d’une infernale bataille contre une rivière de pétrole, l’aventurier meurt bientôt, gagné par la gangrène. Son camarade parvient au but, mais se tue sur le chemin du retour.

Le livre de Georges Arnaud a su ramasser en deux cents pages, après un départ assez lent, l’horreur croissante de cette expédition qui est un défi insensé à la mort. Malgré l’abus des grossièretés et la tendance intermittente au sentencieux, la narration happe le lecteur, le triture et finalement le broie dans un réseau d’acier. Le protagoniste, une sorte de dégradation du héros conradien, existe avec intensité. La minutie du détail, sa technicité même deviennent les éléments d’une grandiose danse macabre dans la dernière partie.

Que reste-t-il de cela dans le film ? Une caricature. Un pénible avilissement d’une odyssée en western, d’une tragédie en mélodrame. L’angoisse vraie devient « suspense ». Le mécanisme infernal qui conduisait les deux compagnons au seuil de la démence est une énorme parade (très habilement montée, cela va sans dire), dont les ficelles sont tirées avec une insistance gênante. La stratégie esthétique et dramatique de Clouzot est celle de l’agressivité, pire, du viol mental, du traumatisme imposé méthodiquement à coups de boutoir. Nous sommes descendus des tréteaux tragiques à l’assommoir du Grand-Guignol,

Tout ce qui faisait la force du livre : analyse à la fois clinique et hallucinée de l’angoisse ; présence obsédante jusqu’à la nausée des objets, des odeurs, brusquerie souvent forcée, mais souvent efficace, du rythme, nous l’avons vainement cherché dans ces images qui confondent violence et grossièreté. Qu’il s’agisse du dynamitage d’un rocher qui ne nous épargne aucun gros plan des visages, des mains, de l’allumette maniée avec terreur ; de l’écroulement d’une passerelle juste au moment où le camion arrive à démarrer ; du montage parallèle qui fait alterner la danse du camion sur le chemin du retour et la danse des gens du pays attendant le vainqueur : tout est d’une pesanteur de plomb, d’un délayage de cuisinier attardé dans des poncifs, qui n’ont plus guère de valeur que « commerciale ».

Imaginons un instant le Salaire de la Peur traité par le Stroheim des Rapaces, le Bunuel de los Olvidados et surtout le Huston de la Sierra Madre et des Insurgés. Cette référence dispense de tout commentaire. Les deux protagonistes (Vanel et Montand) sont aussi outrés, aussi faux que le film en son ensemble, et nous ne pouvons nous consoler qu’avec les passages — seuls vraiment authentiques — où reparaissent les deux autres camionneurs, en particulier un merveilleux acteur italien, simple et vrai, qui semble issu du monde de Renoir et fourvoyé dans cette lourde galère.

Il reste que Clouzot, même quand son exhibitionnisme est celui d’un hercule de foire qui veut démontrer de quoi il est capable, demeure quelqu’un, un tempérament, en face de valeurs creuses comme le Christian-Jaque de Fanfan la Tulipe et Adorables Créatures, le Duvivier de Don Camillo et la Fête à Henriette et l’inexistant Dréville dont la Vie d’Hélène Boucher a été admise sans doute par erreur au Festival.

(…)

Henri Agel

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Source : Collection personnelle Philippe Morisson sauf La Revue des Travailleuses et Etudes gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Pour en savoir plus :

Le (très complet) site officiel sur Henri-Georges Clouzot.

La page facebook officiel sur H-G Clouzot.

Le Mystère Clouzot sur le site de la Cinémathèque française.

Manon sur le site officiel sur Henri-Georges Clouzot.

Les pages spéciales sur les films de Clouzot sur le blog Mon Cinéma à moi.

La bande annonce du Salaire de la peur.

Extrait du Salaire de la peur avec Yves Montand et Charles Vanel.

La présentation du Salaire de la peur (Wages of fear) par Jonathan Ross.

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