Dans le cadre du cycle “LES STARS RETROUVEES – 30 ans de Miracles à Bologne” à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, il sera proposé deux films emblématiques de l’actrice culte Louise Brooks dont Prix de beauté d’Auguste Génina (le 18 octobre 2016).
Prix de beauté est sorti en deux versions : l’une sonore et parlante (comme on disait à l’époque) et une autre muette. Force de constater que la version parlante est maladroite, beaucoup de scènes ayant été post-synchronisées après le tournage d’où l’intérêt de la version muette.
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Ce film aurait dû être réalisé par René Clair qui se retira du projet en raison de désaccord avec la société de production Sofar.
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Nous avons donc trouvé plusieurs articles lors du tournage de Prix de beauté puis à sa sortie bien sur, mais aussi quelques entretiens avec Louise Brooks…
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C’est une période intéressante dans sa carrière car son apogée se situe justement en 1929 et 1930. Loulou de Pabst vient tout de juste de sortir, elle n’a donc pas encore tourné dans son film suivant : Le Journal d’une fille perdue. Elle mentionne lors de ces entretiens le film Hollywoodien qu’elle venait de tourner The Canary Murder Case, film muet à l’origine qui deviendra parlant. Malheureusement, elle refusera de retourner à Hollywood pour se doubler ce que ne lui pardonnera pas la Paramount. Son heure de gloire est passée mais le mythe Louise Brooks commence.
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A signaler que nous célébrerons son centenaire le 14 novembre 2016 mais nous en reparlerons bien évidemment.
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Vous trouverez d’abord des articles parus dans Cinémagazine dont la critique du film par Marcel Carné puis dans Pour Vous et finalement dans Cinémonde.
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Bonne lecture.
LOUISE BROOKS à Paris
paru dans Cinémagazine du 3 mai 1929
Louise Brooks, engagée par la Sofar, est arrivée à Paris pour tourner sous la direction de René Clair.
Gare Saint-Lazare, le va-et-vient des voyageurs et des porteurs en cote bleue. Il faut se frayer un passage pour arriver jusqu’au quai du « pulmann » transatlantique qui amène à Paris Louise Brooks. Le train s’arrête et la voici menue et souriante, à la portière du wagon, les bras chargés de fleurs. Des amis, des journalistes l’entourent. Nous reconnaissons M. Pinès, directeur de la Sofar, qui a engagé la vedette, ainsi que ses collaborateurs, MM. Joanon, Fouquet et Morskoï. Aux multiples questions qui l’assaillent, la gracieuse star ne répond que par des bribes de phrases où l’anglais, l’allemand et même le français se marient agréablement.
La traversée a été mauvaise et elle a hâte de pouvoir se reposer. Autour d’elle, des personnalités du cinéma, dont notre directeur, M. Jean Pascal, qui était présent au Havre à son débarquement de l’Ile-de-France. Quelques curieux s’empressent. Un nom vole de bouche en bouche : Louise Brooks !
En 1926 son nom commença à être célèbre dans les studios d’Hollywood, cette année-là elle ne tourne pas moins de six grands films. En 1927, elle est la vedette de quatre très grandes productions, puis, l’an dernier elle tourne Beggars of Life, ensuite elle interprète, aux côtés de Victor Mac Laglen, le rôle de la danseuse de A Girl in every Port, qui la consacrera définitivement.
Un engagement l’appelle ensuite en Allemagne où, sous la direction de Pabst, elle tourne La Boîte de Pandore, qui vient de nous être présenté sous le titre de Loulou. C’est donc une très grande vedette en pleine possession de son talent et d’une renommée mondiale qui a été choisie pour incarner le rôle de la petite dactylo dans Prix de Beauté, le film que René Clair va tourner pour la Sofar dans les studios de Joinville.
Un peu après l’arrivée de la gracieuse artiste, le train du Majestic, venant de Cherbourg, amenait M. L, Jesse Lasky, directeur général de la Paramount, Walter Wanger, directeur général de la production de cette Société, et notre compatriote Jean de Limur, scénariste et metteur en scène, qui fut l’assistant de Charlie Chaplin et qui s’est fait depuis aux États-Unis une situation des plus enviables. La venue de telles personnalités, en ces temps où la question du contingentement est à l’ordre dû jour, peut donner naissance à bien des hypothèses. Mais chacune d’elles, à toute tentative d’interview, a répondu : « Nous sommes ici en vacances. Nous venons nous reposer uniquement ! »
Robert Vernay
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“PRIX DE BEAUTÉ” sur la plage de Joinville
paru dans Cinémagazine du 20 Septembre 1929
C’est sur les bords animés de la Marne, tout près du Pont de Joinville, que l’on a tourné la semaine dernière certains extérieurs de Prix de Beauté. Les maillots de bain multicolores agrémentent de manière amusante les chairs brunies par le soleil.
Autour d’une caméra, un fort attroupement attire mon attention. Au viseur de l’appareil, je reconnais Auguste Genina, le metteur en scène de la Sofar, près de lui l’opérateur Maté, Edmond Gréville, Gys, Morskoï.
Dans un groupe, Georges Charlia, fort simplement vêtu d’un modeste maillot noir et d’une culotte assez usagée, un vieux feutre mou le protège contre les ardeurs du soleil. Il est tout, à fait dans la peau de son personnage : un jeune ouvrier parisien. Non loin, je distingue Louise Brooks, agréablement moulée dans un maillot. Elle paraît vivement intéressée par une splendide torpédo Packard qui n’a pas l’air d’avoir encore fait beaucoup de kilomètres. Fort aimablement, l’ami Morskoï me pilote vers la jeune star américaine, laquelle, dans un français des plus fantaisistes, croit devoir m’exprimer sa gratitude pour la photographie que Cinémagazine lui consacra dans son dernier numéro.
— Cette magnifique voiture est à vous, miss ?
— Dans le film seulement, hélas ! Mais on va tourner.
Morskoï me signale que je suis en plein dans le champ de la caméra. Je m’éloigne prudemment, guidé par une jeune baigneuse, Mlle Lucette, qu’il me semble bien avoir déjà vue parmi les danseuses de Paris-Girls. Des centaines de voitures et des centaines de baigneuses des deux sexes font un tableau extrêmement pittoresque qui ne sera pas l’un des moindres attraits de Prix de Beauté.
— La semaine prochaine nous tournerons de grandes scènes au studio. Ne manquez pas de revenir, m’invite Genina, dont l’ardeur ne subit aucune défaillance, malgré le soleil caniculaire.
— Venez, insiste Charlia, je vous emmènerai ensuite « du côté de Guermantes », passer la soirée à l’Ermitage. Gina vous fera faire le tour du propriétaire.
Comment résister ? Je promets à ces excellents amis et je me trouve bientôt sur la route au milieu des voitures. C’est le retour des courses du Tremblay. Tous les plaisirs des bords de la Marne m’auront été offerts aujourd’hui.
Jean de Mirbel
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Le Concours de “Prix de Beauté”
paru dans Cinémagazine du 4 Octobre 1929
Avec un tel titre, le film que tourne actuellement Auguste Génina ne pouvait pas faire autrement que de comporter un super-concours international à l’instar de celui de Galveston. Mais se transporter en Amérique était un voyage coûteux et inutile. Et c’est tout prosaïquement dans le théâtre du Jardin d’Acclimatation que l’on a organisé récemment un de ces tournois d’esthétique. On avait simplement, pour les besoins de la mise en scène, multiplié les drapeaux et disséminé, de-ci, de-là, des gendarmes, figurants habillés des tenues les plus cosmopolites et assurant un service d’ordre on ne peut plus problématique.
La foule était venue nombreuse et cela réjouissait d’aise M. Pinès, l’actif directeur de la « Sofar ». Puis, comme deux heures et demie sonnaient, le jury fit son entrée ; on reconnaissait parmi eux nos aimables confrères : Jean Chataigner, du Journal, et Gaston Thierry, de Paris-Midi.
Le speaker des épreuves, dites bien parisiennes, Saint-Granier, était là ; un mégaphone à la main, il s’avança sur le proscénium pour déclarer le concours ouvert. Et le défilé commença. Elles étaient douze, en comptant la vedette du film, Louise Brooks, qui, moulée dans un soupçon de caleçon de bain rouge, recueillait dès sourires et des fleurs, que l’on avait préalablement distribuées (les fleurs, pas les sourires !). Le règlement du concours était précis dans sa simplicité, la concurrente qui recueillerait le plus de bravos serait élue. Et, ma foi, le public ne ménagea pas ses applaudissements.. Après une longue délibération, les jurés rendirent leur jugement.
Mlle Odile Auvray remporta une palme méritée. C’est une souriante, jeune fille brune, élégante, distinguée qui, jusqu’à ce jour, remplissait les fonctions de mannequin dans une grande maison de couture de la rue de la Paix… Remplissait… car maintenant, si elle n’a pas été nommée, comme ses consœurs en prix de beauté, reine ou miss, elle a, en revanche, signé un contrat avec la « Sofar » pour jouer un rôle aux côtés de Louise Brooks.
Est-ce une nouvelle étoile qui se lève ? Chacun le lui souhaita.
Et comme, en France, tout finit par des chansons, le speaker Saint-Granier dut, à la demande de l’assistance, terminer la séance en chantant Ramona !
Robert Vernay
Dans ce même numéro, nous trouvons cette belle triple page sur Prix de Beauté :
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Critique de Prix de Beauté par Marcel Carné
paru dans Cinémagazine de 1 juin 1930
PRIX DE BEAUTÉ
Film parlant réalisé par A. GÉNINA.
(Marcel Carné résume l’histoire)…
Une telle trouvaille classe son auteur et nous fait espérer en un art dont nous ne pouvons soupçonner les immenses richesses. Indépendamment de la puissante nouveauté de la fin de Prix de Beauté contient tous les éléments susceptibles de plaire au public. Un peu lent au début, le film, de Génina nous conduit sans faiblesse au bouleversant dénouement. On y trouve peut-être certaines conventions, mais aussi de l’observation, qui séduit.
La vie simple, les petites joies quotidiennes, les querelles futiles d’un ménage ouvrier y sont très simplement notées sans insistance aucune. Les gags réussissent toujours à faire sourire, parce qu’habilement dosés avec des scènes d’émotion.
Le rôle de Lucienne, très complexe, est bien interprété par Louise Brooks. Dans les scènes où il lui faut exprimer le dégoût, la fureur ou la rancune, elle est excellente. Mais plaire, être enjouée l’indiffère. On sent un effort et, le plus souvent, un mépris pour ce qu’on lui fait interpréter.
Georges Charlia, habilement dirigé, a trouvé dans Prix de Beauté son meilleur rôle. C’est actuellement un des rares jeunes premiers français dont on attende les créations avec impatience.
Jean Bradin, élégant sans affectation, ainsi que Gaston Jacquet complètent une distribution dans laquelle nous nous en voudrions d’omettre M. Bernard, qui a composé une réjouissante silhouette de photographe forain.
Marcel Carné
Finalement Louise Brooks a fait la couverture de Cinémagazine deux fois cette année 1929, le 13 septembre et le 1 novembre, les deux fois pour Prix de beauté.
Voici maintenant les articles publiés dans Pour Vous à propos de Louise Brooks et de Prix de Beauté.
Nous commençons par cet article qui fait le point sur sa carrière au moment où elle arrive en France pour tourner Prix de Beauté qui devait être tourné à ce moment là par René Clair.
Louise Brooks en couverture de Pour Vous du 2 mai 1929
“Pour Vous” a interviewé l’héroïne d’ “A girl in every port”.
Louise Brooks, petite fille de Wichita, nous dit…
paru dans Pour Vous du 2 mai 1929
Elle fut d’abord une petite fille de la prairie. Wichita, dans l’Etat de Kansas, est une localité qu’entourent de vastes plaines, des champs d’une grandiose étendue : elle y connut les joies des jours d’enfance, l’école, les premiers rêves d’adolescente.
A Wichita, on connaît aussi l’attraction des grandes villes. New-York, Broadway, les danses des enseignes lumineuses : quelle attraction pour une « girl » de l’âge du jazz ! Louise Brooks quitta les fleurs des prairies pour les fleurs électriques des Ziegfeld Follies.
Comme beaucoup d’autres, elle dansa avant de subir une nouvelle attraction, non moins impérieuse que la première : Hollywood.
Et son désir fut exaucé sans peine. Dès qu’on la vit dans La Venus américaine, on applaudit. D’abord d’apparence menue, calme, avec un visage que l’enfance n’a pas quitté, mais où transparaît une lucidité que l’on juge, malgré soi, prématurée, elle révèle à petite dose une personnalité étrange, elle se meut avec une aisance un peu féline. Ajoutez-y sa ligne, d’une élégance exceptionnelle et vous vous expliquerez l’enthousiasme qui salua ses premières apparitions et lui valut d’être choisie comme partenaire occasionnelle de Menjou et de Mac Laglen.
Elle est parmi nous depuis quelques jours, peu de temps après la présentation à Paris de Loulou qu’elle tourna avec Pabst à Berlin, ayant achevé The Canary Murder Case à Hollywood et prête à tourner Prix de Beauté sous la direction de René Clair.
Il est même curieux de constater qu’elle est arrivée en France pour tourner dans un film français, en même temps que MM. Jesse Lasky et Arthur Loew — deux importantes personnalités du cinéma américain — qui n’ont pas seulement effectué le voyage en ce qui les concerne pour changer d’air…
Comment, en vérité, pourrait-on penser au contingentement en présence de Louise Brooks ? Et comment pourrait-il venir à la pensée de lui demander sentencieusement un avis à ce sujet ? Très lasse, après la traversée, elle a d’abord dormi. Elle a ensuite fait tourner des disques sur son phonographe pour les faite connaître à sa petite sœur qui fait ses études à Paris. Elle a arrangé les fleurs qui lui sont venues de toutes parts en hommage à son charme et à son talent. Elle a mis une robe blanche très longue qui lui donnait une allure tout à fait conforme à celle que l’on pouvait se faire d’elle, d’après ses films.
Et, entre autres choses, elle a consenti à me recevoir.
— Hollywood, voyez-vous, c’est une petite ville de province. On y parle beaucoup, on y observe beaucoup et on y est cantonné dans le cinéma. Toutes les préoccupations, toutes les conversations, toute la vie convergent vers un seul sujet : le cinéma.
« C’est fatigant et c’est une des raisons qui me déterminent à accepter avec joie des propositions qui viennent de l’extérieur. En ce moment, si vous pouviez imaginer le vacarme qu’ont provoqué les films parlants…
Ici je me permets d’interrompre Miss Brooks :
— The Canary murder Case est un «talkie» si je ne m’abuse ?
— Oui.
— Dans lequel vous parlez ?
— Dans lequel je parle.
— Alors, quel avis avez-vous personnellement sur les « talkies » ?
— C’est l’avenir.
— All right, miss Brooks.
— Vous n’avez pas encore de films parlants ici ?
— Nous n’en avons pas encore. Nous ne connaissons que les « films sonores ».
Et c est ainsi que nous sommes amenés à parler d’Al. Jolson et de Chevalier, dont le succès à New-York, est, paraît-il, considérable.
Louise Brooks ne néglige pas les incursions à New-York où l’on peut sans peine se dégager des trop fréquentes dissertations cinématographiques.
J’ai encore présente à l’esprit son interprétation de Loulou dans la Boîte de Pandore.
Oui, certes, elle a le masque et les gestes qui s’adaptaient au rôle. Elle fume, rit, accorde des regards où l’on découvre de la curiosité et de l’ironie. Elle n’a rien d’affecté, et dans sa simplicité, sa sobriété de paroles, on soupçonne le scepticisme qui n’exclut pas les enfantillages ou les grandes joies qui s’expriment par exemple, par des battements de mains.
Nous parlons de Pabst et peu à peu, Louise Brooks me confirme qu’on nous a présenté une version du film qui n’est pas conforme à celle voulue et réalisée par son auteur. On n’a pas seulement modifié la fin du film, mais les personnages, les péripéties, tout l’esprit de œuvre… Nous avons été pleinement induits en erreur et le moins qu’on puisse dire est qu’un tel procédé à l’égard d’une personnalité comme Pabst est inadmissible.
J’évoque avec plus d’aisance A girl in every port. Et j’ai la satisfaction de voir Louise Brooks très surprise d’apprendre que nous avons donné une très grande importance à ce film.
Elle ouvre des yeux étonnés pendant quelques secondes, sourit un peu, et à nouveau imperturbable, reprend une bouffée de sa cigarette au bout légèrement teinté de rouge…
Jean Vincent-Bréchignac
La couverture du numéro du 19 septembre 1929 de Pour Vous, où nous la retrouvons au coté de Georges Charlia.
Louise Brooks et G. Charlia au bord de la Marne
paru dans Pour Vous du 19 septembre 1929
Le feu et l’eau… Tels sont les deux éléments sous le signe desquels vit un groupe d’hommes dont toute l’activité pour le moment est consacrée à l’achèvement d’un film : Prix de Beauté.
Le feu, ce sont les lampes à incandescence, ce sont aussi les rayons solaires qui tapent dru sur les toits pourtant fort élevés des studios de Joinville. L’eau, c’est la Marne, une Marne qui serait silencieuse et calme, si elle n’était peuplée de tout un monde joyeux… Car l’eau, vous le savez tout aussi bien que moi, a ce privilège, quels que soient ses dangers et ses crimes, de provoquer la joie de l’homme. Elle l’attire et donne un rayonnement à sa vie. Son rôle est identique à celui du soleil. Maugréez-vous contre le soleil ? Non. C’est la chaleur que vous invoquez et que vous maudissez. Parler d’un pays de soleil, c’est évoquer une sorte de bonheur…
Ainsi, parmi le feu et l’eau, souriant et cordial, Auguste Genina dirige les prises de vues de Prix de Beauté et préside par conséquent — pour la majeure partie de la journée, tout au moins — aux destinées d’une équipe aisément conquise par sa cordialité et son sourire.
Voici Edmond Gréville, dont les connaissances cinématographiques et linguistiques sont appréciées et qui a confié à sa fort jolie jeune femme Wanda Vangen un jeune chien encore informe ; voici d’Ollivier qui a la silhouette-type du gentleman britannique en excursion ; voici Maté, l’opérateur, qui travaille avec une conscience exceptionnelle : Gys qui établit, non sans talent, les décors du film, Jean Bradin, l’une des vedettes masculines ; Bandini, le comique vraiment drôle de la troupe…
Et puis, voici la vedette féminine, Louise Brooks.
Nous avons ici même brièvement conté l’histoire de cette petite fille de Wichita qui, de « girl » des Ziegfeld Follies, comme tant d’autres, se transforma en star à Hollywood, un jour. Louise Brooks est surtout connue en France par son apparition assez brève, mais remarquable dans A girl in every port d’Howard Hawks. Elle a tourné Loulou, à Berlin l’an dernier et depuis son arrivée chez nous, cette année, a trouvé l’occasion, avant de se mettre au travail pour la réalisation de Prix de Beauté, de tourner un second film avec Pabst, puis de faire un tour à New York d’où elle est revenue par le Bremen.
Etrange personnalité qui promène au studio de Joinville un visage grave et réservé… Et comme on s’explique que Pabst ait pensé à elle pour le rôle de Loulou ! Elle a encore des réflexes enfantins, une sorte de timidité qui se contracte et se dissimule sous une gravité apparente.
— En quoi consiste, lui ai-je demandé, ce film Le journal d’une femme perdue que vous venez de tourner avec Pabst ?
— Je ne peux pas vous le dire devant ma petite sœur.
Miss June Brooks était en effet parmi nous. C’est une jeune fille de quinze ans qui fait ses études en France et a un charmant visage d’adolescente américaine. June Brooks a une très vague ressemblance avec sa sœur aînée. Mais elle a sa propre personnalité, qu’elle ne croit pas nécessaire de révéler au cinéma. Elle n’a pas été atteinte par le grand mirage…
Dans Prix de Beauté, Louise Brooks interprète le rôle d’une jeune femme qui prend part à un concours de beauté organisé par un journal, “Le Globe”. Elle est élue et se laisse peu à peu griser au point que le film s’achève sur un drame. Ce drame, c’est le mari du “prix de beauté” qui est amené à le provoquer. Et ce mari, un linotypiste, c’est Georges Charlia.
Georges Charlia a enfin un rôle convenable en France et nous nous en réjouissons. Il avait fait une excellente création dans l’Equipage : à l’instar de bien d’autres, il dut consentir après, à tourner en Allemagne. Il a fait là-bas quatre films avant de nous revenir…
« Il y avait, nous a dit Georges Charlia, une sorte de légende du jeune premier. On les voulait tous beaux comme Endymion, avec des manières choisies et gracieuses. Je me contenterai de citer Mac Laglen, Bancroft, Jannings et je crois que cela suffira…
« Le jeune premier reste un élément utile, mais il doit être viril, sain, d’une jeunesse vigoureuse. »
J’avoue avoir pleinement approuvé ce langage. Charlia offre cet exemple, assez rare chez nous, d’un acteur non « intoxiqué », indépendant de toute espèce d’école, venu directement au cinéma qu’il a adopté au détriment d’une carrière de violoniste. (Le film sonore lui permettra sans doute de concilier les deux…). Il a de la fantaisie et l’a prouvé dans Orient, cet assez pauvre film qu’on nous a présenté dans le courant de l’année. Il a un sens dramatique et l’a prouvé, tant dans l’Equipage que dans plusieurs scènes de Prix de Beauté qui ont été réalisées cette semaine.
Ce ne sont pas les acteurs, répétons-le, qui nous manquent. Ce sont les directeurs de films au sens américain du mot. Je l’ai vu tourner et s’incorporer à son rôle avec un naturel remarquable, avec une puissance d’entraînement même qui a dû ravir Louise Brooks, car elle s’est accordée instantanément à « son » rythme…
Il y a un mystère inévitable qui plane au-dessus de tout film en cours d’exécution. Nul ne peut dire d’avance quel sera le résultat final.
J’ose insinuer d’ores et déjà, toutefois, qu’il y aura de belles scènes dans Prix de Beauté, ce film qui, après tant de vicissitudes préparatoires, a enfin pris naissance à Joinville et s’achèvera à Epinay, où il sera synchronisé.
Aux côtés de Charlia, Bandini, qui s’est déjà révélé dans Quartier Latin, apportera une note plaisante. Bandini est un comédien de Rome dont la personnalité comique apparaît immédiatement, rien que dans ses rapports de camaraderie. Il n’a pas cette gravité de M. Jean Bradin, qui campera dans le film la silhouette d’un beau jeune homme dont la richesse et l’élégance feront tourner la tête à Louise Brooks, Bradin offre cet exemple, pour le moins curieux, d’être surtout un acteur français de films allemands.
En vérité, ce ne sont pas les acteurs qui nous manquent. Ne serait-ce que du côté masculin, plusieurs noms nous viennent à l’esprit : Mendaille, Davert, Modot, René Lefebvre entre autres…
Où et quand tournent-ils ? Et dans quelles conditions ou plutôt après combien de négociations ? Ce qui nous manque, c’est l’audace, la confiance et l’organisation…
…Et pas mal d’autres choses aussi, hélas !
J. Vincent-Bréchignac
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Louise Brooks “Prix de Beauté”
paru dans Pour Vous du 1 Mai 1930
Les trois premiers quarts de ce film sont honorables et rien de plus, mais le dernier quart, d’une beauté déchirante, vaut ce qu’on a fait de plus grand au cinéma.
Ne cherchons pas ici à séparer les mérites. Prix de Beauté tourné par Augusto Genina, d’après une idée de René Clair, sur un scénario du journaliste allemand Fraenkel (qui n’est même pas cité, je me demande pourquoi?) ne tolère point une semblable discrimination. Parfaitement homogène, malgré la nonchalance et les inutiles méandres du commencement, le film vous conduit, avec de brefs temps de repos, vers la foudroyante émotion des dernières images. Tout le long, sont ingénieusement placés, s’insèrent logiquement dans l’action, des gags réussis, bien joués, d’un comique qui n’est pas neuf, mais qui ne manque pas de finesse. (Je pense, particulièrement, aux scènes sur la foire de Neuilly et à l’excellente silhouette du « photographe de l’Amour » composée par M. Bernard).
Mais il faut que je vous conte, sommairement, le sujet du film, pour que vous puissiez comprendre la nouveauté, la puissance, la beauté tragique de la fin.
Une jeune fille, dactylo dans un grand journal, est élue « Miss France » malgré l’opposition de son fiancé, typographe dans le même journal. Elle part sans le revoir, pour participer au tournoi international de Saint-Sébastien. Elle n’a pas cessé d’aimer son fiancé mais comment voulez-vous qu’elle résiste à l’appel de sa jeune gloire, qu’elle conserve son calme et sa lucidité, maintenant l’espoir d’une évasion. La jeune femme est devenue étrangère à son amant. C’est une exilée dans sa propre vie. Ils le sentent et se déchirent, inutilement.
Un jour, revient le prince amoureux. Il offre un contrat pour le cinéma. Les bandes d’essai de la jeune femme ont révélé qu’on pouvait métamorphoser ce Prix de Beauté en vedette internationale. Elle refuse, d’abord, vertueusement. Mais le désir de l’existence merveilleuse qui l’attend, le dégoût de celle dont elle est prisonnière, font un long chemin — et sournois — dans ses réflexions et ses rêves. Un matin, le typographe ne la retrouve plus à son réveil. Elle est partie. Voici sur la table, la lettre navrante qui explique toujours ces ruptures qui pour l’un sont une évasion, pour l’autre une condamnation.
Le malheureux apprend l’engagement de l’infidèle par les journaux. II sait qu’elle doit, le soir même, assister à la projection de son film d’essai. Il réussit à pénétrer à l’usine. La voix de la jeune femme chantant une romance qui lui rappelle les premiers temps de leur amour le guide dans les couloirs déserts. Elle est là, derrière cette porte. Il l’ouvre. II aperçoit le prince et sa femme, serrés l’un contre l’autre, devant l’écran. Un coup de revolver. La femme se dresse dans l’étonnement de la douleur et de la mort qui clôt ses yeux, sans qu’elle ait eu le temps de pousser un cri.
Alors, pendant qu’on court chercher un médecin et la police, dans cette incroyable confusion qui suit les crimes, la femme de l’écran, le reflet vivant de l’assassinée, continue de sourire sur la toile blanche et son chant s’élève toujours, haut et pur, comme s’il jaillissait encore de la gorge à présent muette.
L’idée qui inspire cette conclusion est une de celles qui doivent la vie au cinéma parlant.
Comptez, sur vos doigts, les situations dramatiques que nous avons inventées, depuis les tragiques grecs. Combien en trouvez-vous, qui soient vraiment nouvelles ? Mais, celle-ci, ils ne pouvaient pas l’avoir découverte. Elle est à nous. Elle n’appartient qu’à notre temps. Seul, le cinéma pouvait l’inspirer.
Voilà qui donne du courage.
Louise Brooks et Charlia jouent leurs rôles, ou plutôt le vivent avec une conviction qui emporte l’admiration. M. Jacquet a brossé une bonne silhouette de vieux beau. M. Yves Glad, maharajah plus conventionnel que toutes les conventions, prononce des paroles aussi originales que celles-ci : « Un soir, j’ai rêvé d’une jeune fille qui vous ressemblait… C’était l’heure tranquille où les lions vont boire ». Diable ! voilà un potentat bien dangereux. Cite-t-il aussi du latin ? Tout cela n’est point de la faute de M. Glad, qui, une autre fois, sera plus heureux (je déclare aux gens qui savent l’anglais que je n’ai pas fait exprès d’assembler ces deux mots. Il y a de ces hasards).
On me dit que les paroles sont d’un de nos plus brillants auteurs dramatiques. Je ne lui en fais point compliment. Elles oscillent entre la platitude et la prétention. Quant à M. Jean Bradin, c’est une gravure de mode qui fera pâlir d’envie bien des catalogues. Quelle belle publicité pour un tailleur !
Mais tout cela, nous le pardonnons volontiers à Prix de Beauté. La fin rachète tout.
La confrontation de cette femme morte et de son double vivant, qui symbolise si bien la pérennité de l’art et la fragilité de la vie, qui, plus et mieux que cela, crée, expose et utilise une situation tragique inconnue jusque-là ne sortira plus de notre souvenir. Elle arrache des larmes qu’on peut verser avec la certitude qu’elles ne naissent pas d’une émotion basse. Cela vaut bien quelque indulgence.
Louis Delaprée
Dans le numéro suivant de Pour Vous daté du 8 mai 1930, nous avons trouvé cette belle photographie de Louise Brooks.
Critique de “Prix de Beauté”
paru dans Pour Vous du 31 Juillet 1930
Ce film vaut par sa fin qui est d’une qualité exceptionnelle. On l’a dit, les dernières images de Prix de Beauté marquent une date dans les annales du film parlant et sonore.
Malheureusement, nous devons attendre longtemps ces minutes inoubliables. Jusqu’à ce que nous parvenions au dénouement de ce film, l’histoire se traîne, est banale par la forme, tout au moins, car le scénario est intéressant.
Une jeune fille, dactylographe dans un grand journal, gagne le concours international de beauté. Désormais tout change pour elle ; son privilège de plus belle femme du monde lui crée des obligations de toute sorte, on la couvre d’or et d’honneurs. Très vite la jeune fille s’habitue à sa nouvelle vie de luxe et de plaisirs. Elle oublie peu à peu son ancien ami, un jeune typographe : chaque fois qu’elle le rencontre de nouveau elle souffre d’une médiocrité dans laquelle elle ne pourra plus jamais vivre. Un jour, alors qu’elle écoute dans une petite salle de cinéma un film sonore qu’elle a enregistré, l’ami abandonné l’a tue d’un coup de revolver. Et tandis qu’abattue sur son fauteuil elle rend le dernier soupir, son image, sur l’écran, continue de vivre et de chanter.
Georges Charlia et Louise Brooks jouent ce film avec un très grand talent. Ils atteignent, dans les dernières images, au pathétique. Tous les autres interprètes sont également bien.
Roger Régent
Pour terminer, voici un entretien avec Louise Brooks publié dans Cinémonde du 2 mai 1929.
Une grande actrice est arrivée en France
“Cinémonde” a salué LOUISE BROOKS à son arrivée au Havre.
paru dans Cinémonde du 2 mai 1929
(par notre envoyé spécial)
Le port du Havre vient de s’éveiller. Dans la brume, que le soleil dissipe lentement, on aperçoit au loin la silhouette massive de l’Ile-de-France, au côté duquel on distingue à peine celle du bateau-pilote. La mer n’est pas assez haute pour que le transatlantique puisse accoster au quai de la gare maritime. I.es heures se succèdent, monotones. Mr Jean Pascal, vice-président de l’A.P.P.C., M M. Fouquet, Joannon et Morskoï, délégués de la Sofar, et moi-même, envoyé spécial de Cinémonde, faisons les cent pas.
L’horloge marque dix heures lorsqu’enfin l’Ile-de-France est à quai. La passerelle est mise, les privilégiés qui ont le droit de monter à bord, se bousculent. Des escaliers succèdent aux longs couloirs, que bordent des portes uniformes. Voici le hall, l’orchestre joue La Fille du Bédouin tandis que les passagers, encombrés de leurs bagages, se pressent vers la passerelle de sortie, j’avise un Stewart.
— L’appartement de Louise Brooks ?
— Numéro 264, à l’étage au-dessus, me répondit-il, dépèchez-vous si vous désirez la joindre, car elle ne va pas tarder à descendre à terre.
Nouvelles bousculades. Ces Américains ne comprennent donc pas pourquoi je suis si pressé.
Enfin, me voici devant l’appartement 264. “L’appartement Fontaine Creau”. Le hasard a bien fait les choses. Je frappe, mais personne ne répond. J’entre, l’appartement est vide, Louise Brooks l’a quitté quelques secondes avant mon arrivée.
Toujours pressé, je repars à la recherche de l’invisible vedette. I.es passagers protestent.
— Wat foolich boys !
Q’importe leurs réflexions, le premier des trois trains transatlantiques va partir, Louise Brooks s’y trouve peut-être. Je traverse chaque wagon, brandissant à la main le numéro 7 de Cinémonde. Je crie :
— Where are you, miss Louise Brooks ? (Où êtes-vous. mademoiselle Louise Brooks ?) Mais personne ne me répond. Un voyageur, me prenant sans doute pour un vendeur de journaux, veut m’acheter Cinémonde. Sans y prendre garde, je poursuis mes recherches.
Je quitte le premier train qui lentement, démarre et commence l’inspection du second.
— Where are you, Louise Brooks ?
— Vous cherchez l’artiste de cinéma ? Elle est actuellement à la douane, vous la reconnaîtrez facilement, elle a un chapeau bleu clair.
Le renseignement est intéressant. Sans plus attendre, je fais part de mes recherches à MM. Pascal, Fouquet, Joannon et Morskoï qui, de leurs cotés, ne sont pas restés inactifs.
Voici, de dos, une jeune Américaine au manteau de zibeline et au chapeau bleu. Ce doit être Louise Brooks. C’est sûrement Louise Brooks.
La jeune Américaine se retourne. C’est l’exquise interprète de A girl in every port.
Les présentations sont faites. Louise Brooks, très fatiguée, répond aux souhaits de bienvenue par un sourire. Les roses rouges, les œillets et les lilas parfumés qui encombrent ses bras lui semblent bien lourds, car, pour la charmante vedette, la traversée, bien qu’effectuée par un temps calme, n’a pas été très agréable. Pas un seul instant, Louise Brooks, torturée par le “sea-sick”, n’a pu fermer l’oeil, ni se promener sur le pont : aussi a-t-elle grande hâte d’être a Paris et d’y prendre un repos réconfortant. Le second train transatlantique va partir.
Nous sommes tous assis dans les confortables fauteuils du Pullmann qui nous a été réservé.
Impitoyable, je commence l’interview, harcelant Louise Brooks de multiples questions.
— Je suis très heureuse, me dit-elle, de venir tourner en France : lorsque mon manager européen m’a transmis de Berlin l’offre de René Clair et le scénario de Prix de Beauté, ce dernier m’a tellement enthousiasmé que j’ai câblé aussitôt mon acceptation et c’est pourquoi j’arrive ici aujourd’hui. C’est pour moi un plaisir que de venir tourner en France.
— C’est peut-être votre premier voyage ?
— Oh non, je suis déjà venue deux fois à Paris. Je connais un peu votre belle capitale, ses monuments et la rue de la Paix, avec ses nombreux magasins de couture.
— Vous y ferez sans doute une très prochaine visite.
— C’est certain ; non seulement j’irai pour mon plaisir personnel, mais aussi pour essayer les robes que je dois porter dans le film de René Clair.
— Et quel rôle allez-vous interpréter ?
— Celui d’une petite dactylo qui, devenue lauréate dans un concours de beauté, fait du cinéma. Ce sera pour moi très intéressant, car j’ignore les méthodes de travail des studios français qui, m’a t-on dit, sont très différentes de celles des studios d’Hollywood et de Berlin.
— Ce sera d’autant plus intéressant pour vous que vous allez être dirigée par René Clair, qui est un de nos plus jeunes metteurs en scène et dont les conceptions de travail sont très modernes. Et puis vous allez tourner à Joinville, an studio des Cinéromans, qui est le plus moderne et le mieux aménagé de France.
— Et quand commençons-nous ? demande Louise Brooks en se tournant vers Joannon, qui doit être administrateur du film.
— Le 10 mai exactement.
— Quelle chance, s’écrie la charmânte artiste, je vais pouvoir d’ici-là visiter Paris et ses environs.
Ses paupières se font plus lourdes, Louise Brooks, qu’un thé bien chaud et sans sucre — méthode américaine — a quelque peu réconfortée a envie de prendre quelque repos. Je dois interrompre notre entretien. Étendue sur plusieurs coussins, la jolie voyageuse s’endort rapidement.
Les pommiers couverts de fleurs se font plus rares, les champs verdoyants de la Normandie ont fait place à de vastes étendues broussailleuses et boisées d’arbustes dont les branches se couvrent timidement de pousses vertes. A Mantes, Louise Brooks se réveille. Impitoyable, je reprends mon interview interrompue.
— Et quel est votre dernier film ?
—- Il a pour titre The Canary murder case, et a été réalisé par Malcolm Saint-Clair, d’après un roman mystérieux de Van Dine. J’interprète un rôle de jeune danseuse de music-hall.
— Et savez-vous que La Boite de Pandore, que vous avez tourné précédemment à Berlin, a été présenté à Paris, il y a à peine trois semaines et a été accueilli avec un très gros succès ?
— Oh : je suis très contente… Pabst est un metteur en scène étonnant.
— A girl in everyport est le film qui vous a révélé au public français et a passé pendant plus de quatre mois en exclusivité dans la même salle.
— C’est très gentil à vous de me dire cela. Je ne croyais pas être aussi connue que cela.
Attendez, nous arrivons bientôt à Paris. Vous allez voir a la gare Saint-Lazare, d’autres journalistes et des photographes vous y attendent en ce moment.
Le train poursuit sa course rapide. Voici au loin la Tour Eiffel. Durant un long instant, Louise Brooks, silencieuse, ne la quitte du regard.
Gare Saint-Lazare, le train stoppe. A peine est-elle descendue que la charmante artiste est le point de mire de nombreux objectifs. De nouvelles fleurs, de nouvelles présentations, de nouveaux souhaits de bienvenue. Louise Brooks, vaillante, les accueille avec son charmant sourire. Enfin la foule veut bien s’écarter pour la laisser passer et elle gagne le Claridge, dernière étape de son voyage.
C’est là que Cinemonde, qui fut le premier journal à lui souhaiter la bienvenue lors de son arrivée sur la terre française, l’a quittée un peu à regret…
Mais si vous saviez comme Louise Brooks avait sommeil.
Georges Fronval
Source : Ciné-Ressources / La Cinémathèque Française (Cinémagazine)
Source : Bibliothèque numérique de la Cinémathèque de Toulouse (Pour Vous)
Source : Collection personnelle Philippe Morisson (Cinémonde)
Pour en savoir plus :
Le site de la Louise Brooks Society.
Le site consacré à Louise Brooks : The Dark Woods.
Le portrait de Louise Brooks sur le site de DVDClassik.
Le site français sur Louise Brooks de Lucien Francoeur.
La critique éclairante de Prix de beauté par Armel De Lormes chez l’@ide-mémoire.
La séquence du taxi dans Prix de beauté
La séquence du début du film sur les bords de Marne (filmé à Joinville-le-pont).
Un court montage étonnant du film sur une musique du groupe Beirut, attention aux spoilers quand même 😉