Danielle Darrieux : La Coqueluche de Paris – part3 (L’Ecran Français 1948)


Voilà, chaque année depuis deux ans nous souhaitons un bel anniversaire à la grande actrice et l’une des trois glorieuses (selon le fameux terme d’Henry-Jean Servat) : Danielle Darrieux.

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En 2015, nous avions publié les articles parus dans Pour Vous de 1931 à 1937 :

Entretiens avec Danielle Darrieux (Pour Vous)

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Puis en 2016, nous avons publié ses souvenirs retranscrits en 1946 dans Cinévie :

Souvenirs de Danielle Darrieux (Cinévie 1946)

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Mais voilà cette année Danielle Darrieux fête ces cent ans et c’est exceptionnel, non ?

Nous publions donc pour célébrer cet anniversaire la série d’articles parue dans la prestigieuse revue L’Ecran Français à la fin de l’année 1948 intitulé : Danielle Darrieux : La Coqueluche de Paris dont voici la troisième et dernière partie.

La première partie est à lire ici :

Danielle Darrieux : La Coqueluche de Paris – part1 (L’Ecran Français 1948)

La seconde partie là :

Danielle Darrieux : La Coqueluche de Paris – part2 (L’Ecran Français 1948)

Nous comptons en publier d’autres dans les prochaines semaines.

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Bon anniversaire Madame !

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Danielle Darrieux : La Coqueluche de Paris 5. Jeux dangereux

paru dans L’Ecran Français du 21 Décembre 1948

L'Ecran Français du 21 Décembre 1948

L’Ecran Français du 21 Décembre 1948

L’Anschluss et Munich ont déjà ébranlé l’Europe ; l’affaire de Tchécoslovaquie, au printemps 39, porte un nouveau coup à la paix et à la douceur de vivre ; c’est pourtant au cœur de cette année 39 que Danielle Darrieux et Henri Decoin entreprirent de tourner un film qui restera sans doute comme le chef-d’œuvre de la comédie cinématographique française : Battement de cœur.

Dans une atmosphère tendue, au milieu d’un peuple inquiet, Danielle Darrieux, Claude Dauphin et André Luguet réussirent à donner à leurs personnages et à l’histoire qu’ils vivaient une chaleur, une légèreté, un humour délicieux. Le film ne fut pas achevé à la mobilisation et on ne le vit qu’entre fin 39 et juin 40. A tous ceux de l’arrière qui le virent, il apporta une heure et demie d’évasion complète, l’oubli momentané de la tragédie qui se jouait autour de nous : ce fut ce visage espiègle et radieux de Danielle Darrieux qui mit le point final à la comédie filmée française d’avant guerre.

Allers-retours

L’Exode trouva Danielle Darrieux à Saint-Palais, où elle possède une maison. C’est une plage de Charente-Maritime, au nord de Royan, où elle passa, enfant, de nombreuses vacances. Quand le pays fut occupé, elle partit pour la Côte d’Azur où elle resta quelques mois, puis elle regagna Paris où la production se réorganisait.

Et, le 22 avril 1941, Henri Decoin donna le premier tour de manivelle de Premier rendez-vous dont Danielle Darrieux et Fernand Ledoux étaient les vedettes. Le film était charmant et il connut un véritable triomphe, car il arriva à une époque où tout ce qui dispensait un peu de joie aux Français était chaleureusement accueilli. Danielle y retrouvait la grande forme des comédies d’antan et la chanson qu’elle y chanta fut très vite populaire. Ce fut le dernier film qu’elle tourna sous la conduite d’Henri Decoin.

L'Ecran Français du 21 Décembre 1948

L’Ecran Français du 21 Décembre 1948

Goût américain

Premier rendez-vous ayant remporté un immense succès — et d’autant plus grand que la France s’enfonçait de plus en plus dans le tunnel de l’occupation — voici Danielle Darrieux engagée plus que jamais dans les voies de la comédie. Ce que l’on appelle le style américain connut à cette époque une vogue sans précédent : nostalgie des jours heureux et, en même temps, espoir de jours meilleurs… Il était donc naturel que Danielle Darrieux, qui n’avait pas de rivale dans ce domaine, devînt la championne du film gai français en ces années sombres.

Hantés par le rythme accéléré des comédies américaines plus ou moins « burlesques » ou « loufoques », nos metteurs en scène s’efforcèrent de suivre le train de la course : D. D. fut ainsi entraînée dans le tourbillon et on lui fit jouer Caprices, avec Albert Préjean, qui avait été l’un de ses partenaires, à ses débuts.

Le résultat ne fut pas très brillant. Tous les charmes et l’enjouement de Battement de cœur et même de Premier rendez-vous s’étaient évanouis ; le ressort de tous ces gags rebondissants paraissait cassé et Danielle Darrieux elle-même qui six mois plus tôt, était encore dans une forme éblouissante, semblait accablée.

Le film qu’elle tourna l’année suivante, au début de l’été 1942, fut moins bon encore ! Il s’appelait La Fausse Maîtresse, avait été mis en scène par André Cayatte et contait une histoire dramatique dans les méandres de laquelle l’infortunée D. D. parut complètement perdue. La Fausse Maîtresse fut le dernier film qu’elle tourna pendant l’occupation et reste l’un de ses moins bons souvenirs de cinéma.

L'Ecran Français du 21 Décembre 1948

L’Ecran Français du 21 Décembre 1948

Trois ans loin du studio

Après cette aventure, Danielle cessa de paraître dans les studios pendant trois ans. Elle voyagea, autant que les barrières qui enserraient la France le lui permirent, et elle attendit que les cloches de la libération aient retenti pour reprendre le chemin du studio.

Elle avait partagé sa vie entre le drame et la comédie, entre Quelle drôle de gosse et Mayerling, Katia et Battement de cœur : dans quel camp allions-nous la retrouver au lendemain de 44 ? Quelle voie allait-elle choisir à l’aube de cette vie nouvelle, dans ce cinéma français qui renaissait ?

Ce fut la voie de la comédie et même de la comédie dans la plus pure tradition « loufoque » ! En 1945, Marcel L’Herbier porta à l’écran la pièce de Marc Gilbert Sauvajon : Au petit bonheur ; comédie-vaudeville qui devait être « enlevée » par des acteurs brillants, dynamiques. Le principal personnage d’Au petit bonheur est une jeune femme extravagante, hurluberlue, entre les mains de qui les revolvers et les farces-attrapes partent tout seuls… Qui, dans cet emploi, a remplacé Danielle Darrieux ? Personne. C’est donc à elle que Marcel L’Herbier fit appel et à François Périer, qui était la grande révélation depuis 1939.

Et le miracle se reproduisit. Jusqu’aux deux tiers, le film était charmant et l’on retrouva la Danielle des meilleurs jours, celle de Quelle drôle de gosse ! et de Battement de cœur… Elle n’a décidément pas sa pareille pour exécuter de telles clowneries et pour soutenir l’action rapide de ces sortes de films-bolides ! Son association avec François Périer laissa penser que le cinéma français venait de trouver un nouveau couple idéal dans le style « ingénu-loufoque », de Cary GrantIrène Dunne.

II n’en fut rien, et Danielle Darrieux elle-même ne déborda pas d’enthousiasme pour ce film.

L'Ecran Français du 21 Décembre 1948

L’Ecran Français du 21 Décembre 1948

Pas plus de cent fois !

Les volte-face qui marquent toute sa carrière ne sont pas finies ! Après Au petit bonheur, le pitre D. D. va connaître l’une des aventures les plus étonnantes qui soient ! L’héroïne de M.-G. Sauvajon va incarner sur la scène du Théâtre Edouard-VII l’une des plus grandes figures légendaires de l’art dramatique : Iseult, dans un Tristan et Iseult de Lucien Favre !…

Il convient d’ouvrir ici une parenthèse et de dire quelques mots de la carrière théâtrale de Danielle Darrieux.

Ce fut Henri Decoin qui lui fit faire ses débuts sur la scène, au cours de l’hiver 1936-1937, dans une pièce dont il était l’auteur, et qui s’appelait Jeux dangereux. C’était une comédie dont le dernier acte était très dramatique. Danielle, jusque-là, n’avait connu que le studio et la caméra ; le premier contact qu’elle eut avec le public d’une salle, ce fut à Bruxelles qu’elle l’éprouva. La première de Jeux dangereux, eut lieu en effet en Belgique. Henri Decoin ayant décidé de roder sa pièce hors de Paris avant d’affronter le public du Théâtre de la Madeleine où devait, quelques jours plus tard, être créé Jeux Dangereux.

A Bruxelles et à Paris, le succès fut grand ; les critiques belges et français furent unanimes à trouver « cette jeune débutante » très à l’aise sur les planches et promise à une bonne carrière théâtrale.

Danielle Darrieux, cependant, aime le théâtre, certes, mais à certaines conditions.

« Jouer une pièce plus de soixante-quinze fois, dit-elle, c’est odieux !… J’aime beaucoup jouer la comédie, mais non devenir une, machine ! Redire tous les soirs le même texte, observer scrupuleusement une mise en scène établie une fois pour toutes. Mais le public se rend-il compte de ce que cela représente comme école d’abrutissement ?… Pour ma part, je trouve ça assommant ! C’est pour cela que je stipule sur mes contrats de théâtre : pas plus de cent fois… »

François Desvignes

(A suivre.)


Danielle Darrieux : La Coqueluche de Paris 6. Une Aventure étonnante

paru dans L’Ecran Français du 28 Décembre 1948

L'Ecran Français du 28 Décembre 1948

L’Ecran Français du 28 Décembre 1948

En 1945, donc, Danielle Darrieux monta de nouveau sur la scène, pour ce mémorable Tristan et Iseult.

« Je n’ai jamais rien vu de pareil ! dit-elle encore aujourd’hui en riant de l’aventure… Dès les premières représentations, il y eut une cabale d’étudiants fort bien orchestrée ! En deux temps trois mouvements, la salle était littéralement coupée en deux… Il y avait les « pour », qui étaient venus pour voir et entendre une pièce, et les « contre », qui n’admettaient pas qu’on leur montrât ainsi Tristan et C’étaient des jeunes surtout, qui manifestaient. Au début, les chahuteurs flottaient un peu ; puis, très vite cela se coordonna et je dois dire qu’ils arrivèrent bientôt à une organisation impeccable !… Dans les moments de crise il était absolument impossible de continuer à jouer. Alors on s’arrêtait ! On laissait passer l’orage et l’on repartait. Les instruments les plus divers et les plus perfectionnés fonctionnaient à plein rendement dans la salle. A côté de tout cela, le sifflet à roulette et la crécelle ne sont que jeux d’enfants… Ils étaient d’ailleurs très gentils pour nous, ces braves perturbateurs ! A travers le tumulte ils nous criaient : Ce n’est pas à vous qu’on en veut… Ou bien : Vous, on vous aime bien !… Souvent ces charmantes soirées se terminaient avec police-secours dans la salle.

« Mes amis qui venaient me voir dans ma loge me disaient : « Comme vous devez souffrir sur cette scène ! » Eh bien, non ! Nous avions fini, avec Alain Cuny qui jouait Tristan, par nous habituer à ce sport. Ce Tristan et Iseult qui tenait à la fois du cirque et du meeting contradictoire était devenu une grande attraction pour les Parisiens, et la pièce marcha ma foi fort bien pendant cinquante représentations… L’œuvre de Lucien Favre était belle, cependant, par endroits, elle méritait un meilleur sort, c’est-à-dire un succès moins « retentissant »…

Le premier film que Danielle Darrieux tourna après la Libération (Au Petit Bonheur), enchaîna curieusement sur l’avant-guerre !

Au Petit Bonheur fut en quelque sorte le contre-chant de Battement de cœur, le dernier film qu’elle eût joué avant le fatidique premier septembre 1939. Même style de comédie, même formule, même rythme rapide, ce rythme qui, comme l’œil, est « américain » ! Elle retrouva même l’un de ses partenaires de Battement de cœur : André Luguet. Claude Dauphin fut remplacé par François Périer qui s’affirmait comme le meilleur jeune premier fantaisiste français depuis 1939 et Marcel L’Herbier qui, se souvenant de L’Honorable Catherine, réalisa Au Petit Bonheur dans le rythme rapide des comédies « made in Hollywood ».

Apres être restée trois ans sans mettre les pieds au studio, Danielle Darrieux jouait avec, ce film une grosse partie ! Plusieurs jeunes rivales avaient bien essayé, depuis Premier rendez-vous, de montrer le bout de leur nez et de prendre la place de celle qui avait été pendant plusieurs années la championne incontestée de ces sortes de comédies qui constituent le « Boulevard cinématographique ». Quelques-unes de ces candidates à la première place ne manquaient d’ailleurs pas de talent ! Si D. D. ratait sa rentrée, elle se faisait prestement souffler sa place ! Au Petit Bonheur devait rapidement mettre tout le monde d’accord !… On s’aperçut que Danielle avait plus de talent que toutes les autres ; et celles qui briguaient déjà sa succession, si gentilles fussent-elles, n’apparurent que comme des ersatz.

L'Ecran Français du 28 Décembre 1948

L’Ecran Français du 28 Décembre 1948

Une nouvelle expérience théâtrale

Danielle Darrieux n’a pas une affection débordante pour Au Petit Bonheur mais, à côté d’Adieu Chéri ! c’est un bon souvenir ! Et le troisième film qu’elle tourna après la Libération : Bethsabée aggrava encore les choses ! Ces deux échecs successifs la firent sérieusement réfléchir ; rien de meilleur donc, dans ces cas-là, que d’aller faire un tour du côté du théâtre…

La salle de l’Edouard-VII ne lui avait pas spécialement porté honneur ! Les mésaventures de Tristan et Iseult étaient encore toutes fraîches dans sa mémoire… Ce fut pourtant dans ce même théâtre Edouard-VII qu’elle remonta sur la scène pour interpréter une comédie de Jean-Bernard Luc : L’Amour vient en jouant où elle eut de nouveau pour partenaire Claude Dauphin, son amoureux de Battement de cœur. La pièce eut du succès et cela aussi fit réfléchir D. D. Il serait peut-être temps, se dit-elle, de ne plus faire de sottises ! J’en ai assez des mauvais films et du travail bâclé : désormais je serai plus sévère pour moi-même, c’est-à-dire un peu plus aussi pour les autres…

Une aussi sage résolution devait apporter rapidement sa récompense ! Jean Cocteau ayant adapté pour l’écran Ruy Blas, et Pierre Billon ayant décidé de mettre en scène le grand drame romantique, on pensa à Danielle pour jouer le rôle de la reine d’Espagne.

Le travail se déroula dans ce que l’on pourrait appeler une « atmosphère de qualité”.

Ruy Blas, dit-elle, a marqué pour moi une date ! J’ai décidé qu’à partir de ce film, je ne tournerais plus qu’en mettant toutes les chances de notre côté. Je dis notre, parce que, acteurs, auteurs, metteurs en scène ont tous, dans un film, le même intérêt. Je ne dis pas que je ne ferai plus de mauvais films ; en tout cas, je crois que je ne ferai plus de films idiots…

L'Ecran Français du 28 Décembre 1948

L’Ecran Français du 28 Décembre 1948

Un film entre amis

C’est donc une nouvelle « série » que vient d’inaugurer Danielle Darrieux. Après Ruy Blas et Jean Cocteau-Pierre Billon, son choix alla, parmi les propositions qu’elle reçut, à Jean de la Lune et à Marcel Achard.

Claude Dauphin et François Périer, deux de ses plus brillants partenaires de naguère, se retrouvèrent à ses côtés. Le film fut tourné dans des conditions d’exceptionnelle bonne humeur ! Achard, qui connaît les comédiens et qui sait les diriger comme personne, sut faire régner sur le plateau une atmosphère d’amitié et d’humour.

« C’était en somme très Jean de la Lune ! dit Danielle. A tout le monde, Achard a apporté une aide précieuse car il a su nous faire tous jouer en amis. »

Jean de la Lune achevé, un troisième film de la « série qualité » s’annonce déjà pour Danielle Darrieux. C’est à elle que Claude Autant-Lara veut confier le rôle d’Amélie dans son prochain film Occupe-toi d’Amélie, dont Jean Aurenche et Pierre Bost ont écrit l’adaptation d’après Georges Feydeau. Ce qui fait dire à D. D. :

« Ce sera la deuxième fois que je reprendrai un rôle de Madeleine Renaud ! » Jean de la Lune : elle tourna le premier film de Jean Choux ; Occupe-toi d’Amélie : elle joue la pièce à Marigny…

Bach, Van Gogh à la campagne

Peu de carrières sont aussi riches et brillantes que celle de Danielle Darrieux qui n’a que 31 ans. Depuis l’âge de 14 ans, son premier « bal » avec le cinéma… Elle a connu des succès de théâtre, de cinéma et aussi ces succès que remportent les jeunes femmes ravissantes qui traversent les salons. Elle a pourtant horreur de la vie mondaine. Ce n’est pas par pose ni par snobisme : c’est très sincère. Elle aime, la campagne, l’élevage, les basses-cours…

« Entre les quatre murs de nos appartements parisiens, dit-elle, je me sens emprisonnée. » Pour elle, la vie idéale serait avoir une maison à la campagne, dans la région parisienne.

« Mes chiens et mes deux chats en seraient aussi très heureux, je pense ! dit-elle en caressant Vilain (c’est son nom) qui s‘étire sur des coussins et ne semble pas souhaiter les prairies.

« Oui, la campagne avec tout Bach dans une discothèque et le plus de Van Gogh possible accrochés aux murs… »

Tel est le rêve — le luxe — de Danielle Darrieux, la drôle de gosse, la coqueluche de Paris, de celle que l’on ne voit jamais dans les boîtes de nuit.

François Desvignes

FIN

Source : Collection personnelle Philippe Morisson

Pour en savoir plus :

Le blog consacré à Danielle Darrieux.

La notice biographique de Danielle Darrieux sur le site de l’Encinémathèque.

“Danielle Darrieux, la « jeune femme moderne » du cinéma français des années 1930” par Clara Laurent sur le site de la Cinémathèque française.

“DANIELLE DARRIEUX DANS LE MAGAZINE « POUR VOUS »” par Gilles Grandmaire sur le site de la Cinémathèque française

“Danielle Darrieux, la légende d’un siècle” par Armelle Heliot dans Le Figaro daté du 1 mai 2017.

Danielle Darrieux: le feu sous la glace“, article d’Olivier Rajchman dans L’Express en 2015.

Danielle Darrieux évoque les débuts de sa carrière au cinéma en 1957.

Danielle Darrieux en 1990 interviewée par Eve Ruggieri à propos de sa longue carrière.

Danielle Darrieux en 1957 interviewée par François de Chalais sur son statut de vedette.

Souvenirs et chansons de Danielle Darrieux.

Un beau diaporama sur la carrière de Danielle Darrieux.

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